Girls just want to have fun
Coup de barre. Notre arrivée en Argentine coïncide avec quelques jours de flottement. De la fatigue après la Bolivie et ses hautes altitudes. Pas envie de courir les musées, mais plutôt de prendre un livre ou, pour certains, de regarder un match de la Ligue des Champions. Nous subissons, sans vraiment trouver d’alternative, les paysages urbains argentins et les kilomètres, dans les fauteuils moelleux des bus de nuit, pour rallier la capitale. Salta. Cordoba. Des immeubles, des voitures, du bruit. Ça et là, des églises, des cathédrales. Une mission, à Alta Gracia. Des cafés où on sert un petit noir accompagné de demies-lunes, le nom si poétique des croissants.
Il y a d’abord Rayos Laser, leur pop mélancolique et le regard rêveur de Tomas, dans un décor de café à la fois vintage et futuriste. Le chanteur reprend la chanson de Cindy Lauper « Girls just want to have fun ». C’est décalé et pourtant, ça sonne juste.
Puis l’appartement de Maria, la chanteuse du groupe Rosal. Des travaux dans la rue gâchent la première prise de son. Qu’à cela ne tienne, nous migrons dans la cuisine, au milieu de la vaisselle, des coups de marteau du voisin et du chat qui ouvre la porte de la cour.
Jimena Lopez Chaplin et ses musiciens, dans un studio de Florida. Elle s’attaque, avec culot, à un monument de David Bowie, Starman, traduit en espagnol.
Et nos journées se terminent à l’école Musineira, auberge espagnole musicale. Les enfants croisent les adultes qui sortent d’un cours de piano ou de chant. Ils prennent le goûter et se mettent dans la bonne humeur au clavier, au micro ou à la batterie et égrainent les accords de Let it Be. On se sent bien dans l’ambiance familiale distillée par les deux maîtresses du lieu, Daniela et Inès. La musique y est un jeu, et les enfants se prêtent à celui de la chanson. Une histoire d’amour impossible entre un tatou argentin et une colombe nomade. Le tango chante la passion triste, mais nos séances sont animées du sourire des enfants.
La douceur encore, celle qui se dégage de cet après-midi avec « Rosa de los ventos », le quatuor de Daniela et Ines. Quatre femmes qui trouvent le plaisir de jouer et de chanter sur les magnifiques textes d’Ines.
Daniela qui nous ouvre les portes de sa maison pour nous faire vivre un vrai asado argentin. Diego, son mari écrivain, est aux fourneaux, avec Ivan, l’aîné des deux fils. Popi, le second, joue aux Lego avec Miles. La soirée est douce, la viande délicieuse.
Daniela, encore, qui offre à Miles une petite kalimba gravée à son nom, en souvenir de son passage à l’école. Qui nous ouvre aussi les portes de Rio en nous mettant en contact avec une de ses amies chanteuses.
Girls just want to have fun.
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