Peacock song

En abordant notre deuxième semaine de voyage, nous avons le sentiment de rentrer dans le vif du sujet. Le week-end correspond à des jours de célébration et, outre les bus qui débordent littéralement de passagers, des haut-parleurs installés près de petits temples de fortunes dédiés au dieu Ganesh, crachent des mélodies assourdissantes. L’agression sonore est à chaque coin de rue, les odeurs fortes, l’agitation permanente. Nous trouvons le calme dans l’ancien quartier français de Pondicherry. A la tombée de la nuit, les familles investissent le bord de mer autour de vendeurs ambulants. Miles escalade avec d’autres enfants la grande statue de Gandhi qui surplombe la promenade.
Pour notre semaine dans l’école de l’association indienne qui nous accueille (cette association est soutenue par l’association française de parrainage Partage dont nous vous invitons à découvrir l’action et dont nous pouvons garantir le sérieux www.partage.org), nous quittons le grouillement des villes pour la campagne aux paysages luxuriants, mêlant les rizières aux plantations de cocotiers. Ici, le temps semble s’être arrêté. Sur la route, nous croisons des charrues traînées par des bœufs ; des paysans font sécher le mil à même le bitume, faute de place dans les champs. Peu d’engins agricoles, la plupart des agriculteurs arpentent les champs pieds nus. Des habitats en briques et aux toits de palmier subsistent à côté des maisons en dur.
Nous sommes hébergés dans un centre de l’association à une petite heure de route de l’école dans laquelle nous intervenons. Les conditions sont spartiates et la communication avec le personnel qui ne parle que tamoul est rocambolesque, mais tous nous manifestent les plus grands égards et une extrême gentillesse.
L’école elle-même regroupe près de huit-cent enfants, de 2 à 12 ans, venant des campagnes voisines. L’uniforme est de rigueur, les enfants nous observent du fond de la cour, nous saluent de loin en riant ; les plus hardis viennent nous demander d’où nous venons et quels sont nos noms.
On nous présente un petit groupe d’enfants triés sur le volet pour leurs qualités musicales, accompagnés de leur professeur qui ne parle que tamoul. Ils nous accueillent en chanson :
Nous comprenons rapidement que ce sera plus simple de travailler avec eux et nous leur proposons des petits jeux musicaux pour faire connaissance et briser la glace.
Rapidement, la classe décide de choisir le paon pour le mettre au centre de leur chanson.
Le deuxième et troisième jour de notre intervention, il n’y a pas d’école, en raison de fortes pluies qui ont touché la région. Cependant, nous retrouvons nos petits chanteurs à la motivation intacte, venus malgré la fermeture de l’établissement. Ils ont visiblement beaucoup répété une première chanson avec leur professeur d’anglais et leur professeur de musique. Un petit groupe de danseuses vient s’y greffer. Elles répèteront une chorégraphie sur la chanson composée autour du paon. Les enfants cherchent en permanence le contact avec Miles dont la réserve lâche peu à peu. Au bout du troisième jour, il joue à chat et cache-cache dans la cour de l’école comme si de rien n’était.
Au bout du quatrième jour, la rigueur de la répétition porte ses fruits. Les danseuses nous accueillent dans de magnifiques costumes de paon loués spécialement pour l’occasion ; les chanteurs sont calés. A l’issue de l’enregistrement, l’ensemble des maîtresses est convoqué pour poser autour des enfants. Magnifique défilé de saris, les enseignantes ici sont presque toutes des femmes. On nous remet finalement une quarantaine de dessins de paon, ceux que nous donnerons aux enfants lors de notre prochaine étape en Indonésie. Ils sont magnifiques, souvent ornés de paillettes.
Nous poursuivons notre route vers Pondicherry où nous retournons quelques jours, à la rencontre des musiciens.
Toutes nos photos sont disponibles sur notre album